Sans garantie autre que conventionnelle, les droits de l'homme seraient reduits au seul etat de declaration. C'est pourquoi, furent crees des organes de protection, juridictionnels ou quasi-juridictionnels, capables de s'assurer du respect des droits consacres a l'echelle internationale. Ces nouveaux pretoires furent ouverts aux recours des Etats, puis progressivement aux requetes individuelles. Toutefois, les Etats se sont finalement reveles plus que reticents a en faire usage et ont prefere laisser les recours individuels des victimes devenir la cle de voute des organes de protection. Mais la protection internationale des droits de l'homme peut-elle se contenter des recours de victimes esseulees quand les violations commises depassent largement l'echelle individuelle ? Comment ne pas porter un regard accusateur sur les Etats qui, par strategie ou par frilosite, n'osent pas s'engager dans un contentieux au nom des droits humains les plus fondamentaux ? C'est une fois le portrait du recours interetatique dresse, a l'aune tant de ses bienfaits que de ses faiblesses, qu'il est possible d'inviter a son amelioration et a son utilisation, pour ne jamais l'abandonner au musee des idees genereuses mais impraticables .